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Et si Houphouët-Boigny n’était pas l’homme de paix que l’on a voulu nous faire croire ?

Et si Houphouët-Boigny n’était pas l’homme de paix que l’on a voulu nous faire croire ?

Pour beaucoup d’entre nous, jeunes de la deuxième moitié de la décennie 1980 et des décennies suivantes, Félix Houphouët-Boigny nous a été conté. Lorsqu’il disparaissait en 1993, l’homme avait 88 ans et avait consacré plus de la moitié de sa vie au service de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique et même du monde entier.

Outre son combat pour les indépendances, Houphouët-Boigny a été présenté comme un apôtre de la paix. En effet, sous son leadership, la Côte d’Ivoire, son pays, fût un îlot de stabilité dans une Afrique tourmentée par toute sorte de cataclysmes nés de l’appétit vorace de certaines élites africaines ; coups d’Etats militaires, guerres civiles, rebellions armées, crises politiques, sécessions, etc. Malgré le sort réservé à quelques « révoltés », Houphouët-Boigny a gardé, jusqu’à la tombe l’image d’artisan de la paix. N’est-ce pas à juste titre que l’UNESCO a soutenu en 1989 la création du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, décerné encore aujourd’hui? L’on n’a-t-on pas retrouvé les traces du premier président ivoirien sur les terres d’Israël et de la Palestine cherchant à réconcilier les descendants des fils d’Abraham ?

Malgré cette réputation quasi unanime de l’homme, nombreux sont les jeunes de ma génération qui s’interrogent si Houphouët-Boigny était véritablement l’homme de paix que l’on a voulu nous faire croire. Comment peut-il en être autrement ? Ne reconnait-on pas l’arbre par ses fruits ?

Nos inquiétudes et nos interrogations sont fondées dans la mesure où toute cette génération n’a connu que des crises nées de la lutte interminable entre les fils d’Houphouët. Comme le patriarche Abraham ou encore Isaac, Houphouët, l’homme de paix a semé les germes de l’inimitié entre ses fils, ses héritiers. A sa disparition, la boite de pandore s’ouvre sur la Côte d’Ivoire. L’on aurait pu dire, la digue Houphouët a cédé en 1993 et depuis lors tous les maux auxquels avait échappés la Côte d’Ivoire s’abattent sur le pays. En effet, depuis sa disparition, les héritiers du père fondateur, n’ont servi à la Côte d’Ivoire que des crises à répétition avec des méthodes et des stratégies aux antipodes de la réputation de celui dont-ils se réclament. A peine une année après la disparition d’Houphouët-Boigny, son parti politique, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) vole en éclat, de l’interne, la guerre des héritiers ne faisait que commencer. A peine six années après Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire connaissait son premier coup d’Etat réussi. S’en suivra sa première rébellion qui débutera quelques trois années plus tard. Depuis Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire n’a pas connu de paix. Ses héritiers n’ont servi que des crises à répétition, les élections sont devenues des moments de psychoses et de désolation. Depuis 1995 en effet, la Côte d’Ivoire n’a pas connu d’élection véritablement sans heurt. 

Et si l’on s’était trompé sur le cas d’Houphouët Boigny ? Comment un homme de paix peut-il avoir pour héritiers des personnes aux antipodes des valeurs de paix, de dialogue et de tolérance ? Dans un monde où les conflits de toute sorte font rage, n’est-ce pas auprès des houphouëtistes, fils et héritiers, que le monde entier devrait courir pour chercher des solutions aux conflits du monde ?

Ou alors sont-ce les héritiers qui n’ont rien retenu du père ?

Le cas Naomi Musenga : africains, laissez la France en paix !

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Le cas Naomi Musenga défraie la chronique en ce moment en France et au sein de la communauté africaine francophone. Il s’agit du cas d’une jeune dame d’origine africaine vivant en France qui s’est vue moquée au téléphone par une fonctionnaire du service médical d’urgence (SAMU) de Strasbourg. Elle décédera quelques temps après pour n’avoir pas été secourue à temps. Nous assistons à une levée de bouclier de la communauté africaine contre la France. On parle de racisme. Des marches sont programmées. De nombreuses personnes crient leur indignation. C’est bien malheureux qu’une vie humaine soit perdue à cause de la négligence d’une employée du service sensé apporter le secours d’urgence. C’est bien malheureux.

Ne nous méprenons pas. Je ne tente pas de justifier un comportement qui a occasionné la perte d’une vie humaine. Je veux juste attirer l’attention des personnes, surtout des africains, indignées sur la valeur de la vie humaine, en Afrique. L’une des voix féminines les plus fortes du monde de l’Internet en Afrique poussa un jour ce cri de dépit : « j’espère qu’un jour la vie humaine aura de la valeur…en Afrique ». C’est de cela que je veux parler. Je veux dire aux africains qu’avant de condamner la France, avant de mobiliser toute cette énergie pour effectuer des marches de protestation, plongeons-nous en nous-même et cherchons les moyens de valorisation de la vie humaine chez nous, en Afrique. Quelle est la probabilité d’avoir un appel décroché par les services de secours d’urgence en Côte d’Ivoire ? Quel est le temps moyen mis par les secours pour porter assistance à une personne en détresse dans l’une des grandes métropoles d’Afrique? Combien de Naomi Musenga perdent chaque jour la vie, dans l’anonymat, car moquées par nos systèmes, de merde ?

En Côte d’Ivoire, à Bouaké, deuxième grande ville du pays avec une population d’environ 2 millions d’habitants, il y a une crise de l’eau qui dure plus de 100 jours. Les populations sont livrées à elles-mêmes. De nombreuses personnes se tournent vers des marres et des étangs d’eau pour s’approvisionner en eau avec tous les dangers sanitaires que cela comporte. Combien de Naomi Musenga perdront la vie à Bouaké? Bouaké est moquée par nos autorités. Bouaké est moquée par notre inaction collective. A l’instar de Bouaké, de nombreuses villes africaines croupissent sous le poids des tares les plus inimaginables, tandis que nos dirigeants roulent carrosses et Lamborghini. Nous sommes tous des Naomi Musenga, nos autorités nous enculent !

Je dirais Naomi Musenga, elle-au moins. Naomi Musenga, elle au moins, avait des numéros qu’elle pouvait appeler dans sa détresse. Elle au moins, son appel a été décrochée, avant d’être moquée. Un africain d’un pays d’Afrique de l’ouest me disait ceci un jour parlant de la sécurité dans sa ville: « We are only protected by the almighty God ».

Oui Dieu tout puissant protège-nous, pauvres Naomis Musengas!

Lettre ouverte au Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire

unnamed (1)M. le Président de l’Assemblée Nationale,

Vous célébrez ce jour votre anniversaire. Permettez-moi de vous souhaiter tout le bonheur et toute la bénédiction qui accompagnent les destins singuliers. J’aimerais saisir la présente opportunité et vous adresser un message de la part des ivoiriens.

L’histoire est un mouvement continu. Elle ne s’arrête pas. Nous n’y pouvons presque rien. L’histoire de la Côte d’Ivoire se déroule sous nos yeux. Nous sommes à la fois spectateurs et acteurs. La Côte d’Ivoire, notre pays, est aujourd’hui à la croisée des chemins ; une terre d’espérance qui ne fait presque plus espérer une bonne partie de ses enfants, de sa jeunesse et de ses femmes. La réalité des ivoiriens, que dis-je, d’une bonne partie des ivoiriens, en dehors de toute lecture partisane et politique, n’est pas reluisante. C’est par milliers que des jeunes ivoiriens frustrés et désabusés tentent, chaque jour, d’échapper à la honte devant leurs mères. L’impuissance de nombreux pères de familles devant les prix qui grimpent. Les larmes de ces mères qui scrutent désespérément du regard, l’horizon, attendant Godo, leur fils, détenu.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, je ne veux pas peindre un tableau sombre et triste, surtout pas en cette journée de joie, de célébration de la vie. Je ne suis pas un chantre de la mélancolie. Si je vous adresse ce message, c’est bien parce ces derniers temps, à travers vos propos, vous semblez dire aux ivoiriens qu’ils peuvent compter avec vous. De nombreux ivoiriens me chargent de vous transmettre qu’ils ne veulent pas que  « bouche-parole ».

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, les ivoiriens attendent de vous que vous alliez au-delà des mots et que vous posiez des actions concrètes allant dans le sens de la lutte contre l’injustice sociale. Depuis plusieurs années, de nombreux ivoiriens ont fait la demande de cartes nationales d’identités auprès des structures publiques chargées de les délivrer. Ces cartes ne viennent toujours pas. Ces personnes ne peuvent pas ouvrir un compte en banque, ne peuvent pas faire des opérations bancaires, car l’attestation d’identité délivrée par l’Etat de Côte d’Ivoire n’est pas acceptée par les banques autorisées par l’Etat de Côte d’Ivoire sur son territoire. Ceci n’est qu’un exemple dans l’océan de frustration et de paradoxe dans lequel baignent les ivoiriens, au quotidien.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, les concours de la fonction publique, en Côte d’Ivoire, coûtent chers. Des ivoiriens n’arrivent pas à se soigner. Des ivoiriens se méfient des ivoiriens. Des ivoiriens ne parlent pas à d’autres ivoiriens. Des ivoiriens attendent désespérément, au fond d’une cellule que quelqu’un au Plateau se souvienne d’eux. Dieu seul sait leur nombre. Ceux-là, attendent de vous plus que des mots.

Joyeux Anniversaire Monsieur le Président de l’Assemblée nationale !

Lettre ouverte à la classe politique de Côte d’Ivoire…vous en êtes capables.

signalez-l-oiseau-pigeon-de-courrier-illustration-de-vecteur-39441215Chers aînés,

Je me permets de vous écrire dans le but de vous porter quelques aspirations de la jeunesse pour une paix durable et un développement effectif de la Côte d’Ivoire. Je n’ai pas la prétention de parler au nom de la jeunesse ivoirienne dans son ensemble. Toutefois, je sais de par mon expérience personnelle et à travers les propos des jeunes que je côtoie que cette si longue lettre fait écho des murmures et des aspirations d’une grande partie de la jeunesse de la Côte d’Ivoire.

En 1995 j’avais 8 ans, alors frêle, insouciant et heureux nous avions couru, dans la poussière, derrière les équipes de campagnes du président Henry Konan Bédié et du Professeur Francis Wodié. Pour nous c’était un jeu d’enfant, la campagne électorale ; voir des adultes sautiller, danser, se donner en spectacle, c’était carte blanche pour que nous les enfants, nous fassions ce que nous savions faire le mieux; nous amuser. Nous ne savions pas les enjeux que représentaient ces danses. Nous le comprendrons plus tard.

En 1999, j’avais 12 ans, alors jeune collégien, nous étions revenu au village après deux mois passés en ville au collège. Ce 24 décembre, nous arpentions les rues du village pour retrouver les nouveaux amis du collège ainsi que ceux restés au village lorsqu’une clameur remplit le village. Quelque chose venait de se passer ; le président Bédié venait d’être évincé ; c’était le tout premier coup d’état réussi en terre ivoirienne. De nombreuses personnes ont jubilé disant que c’était une nouvelle ère de gloire et de bonheur pour la Côte d’Ivoire. Nous n’y comprenions pas grand-chose, cependant, je me souviens que mon grand-père avait dit à peu près ce qui suit que j’ai traduit littéralement de l’agni; « le monde est cassé » pour dire que les choses n’allaient plus être les mêmes.

Nous avions alors connu la junte militaire, nos enseignants en parlaient, je ne sais plus si c’était en bien ou en mal. Mais tous nous savions que les choses étaient tendues. Il y avait en ce temps la question du « ET » et du « OU ». C’était source de beaucoup d’inquiétudes.

Vinrent alors les élections de 2000, j’avais 13 ans. Encore une fois, nous avions couru derrière les cortèges de campagne. Cette fois, c’était dans le but d’avoir des gadgets ; dont des t-shirts. Oui, des t-shirts de campagnes, c’est très important. Nous nous retrouvions aussi dans les quartiers généraux locaux des candidats pour espérer manger des plats destinés aux équipes de campagnes.

Les élections terminées, nous sommes encore descendus dans la rue pour réclamer la victoire pour le président Laurent Gbagbo lorsqu’il était estimé que le chef de la junte militaire d’alors, le président Robert Guei tentait un « hold-up électoral ».

Ensuite nous avions connu le forum de la réconciliation nationale. Des postes radios sur les oreilles, nos enseignants écoutaient les déclarations des leaders politiques d’alors et nous faisaient le compte-rendu. Ils nous communiquaient leurs espoirs et avaient foi en la sincérité des leaders politiques qui s’engageaient à pardonner ou à présenter des excuses pour les tords subis ou causés.

Toutefois, survint un certain 19 Septembre 2002. Cette fois-ci j’avais 15 ans. C’était la rentrée scolaire et nous nous apprêtions à retourner au collège. Je devrais faire la classe de 3e. Cette année scolaire n’a pas été comme les autres. Nous avions reçu un déplacement massif d’élèves et d’enseignants des zones en crise qui s’étaient retrouvés dans ce qui était surnommé « écoles relais ». Nous avions tous senti la pression de la guerre, avions entendu des histoires horribles, mais malgré tout, étions heureux d’avoir eu de nouveaux amis.

Nous croyions que la guerre finirait de sitôt et que non, de rebondissement en rebondissement, de négociation en négociation et d’accord en accord, nous nous retrouvions en 2007 lorsque des avancées notables furent réalisées dans le cadre de la réconciliation nationale avec la nomination de M. Soro Guillaume comme Premier Ministre.

En 2010, âgé de 23 ans, nous étions en 4e année d’études à l’université de Cocody, cette fois-ci, nous comprenions véritablement tous les enjeux des campagnes électorales, des discours politiques et de tous ce que se passait. Cependant, nous n’avions plus poursuivi les cortèges de campagnes. Si nous étions en retrait des joutes politiques c’est que nous étions au début d’une déception d’avec la classe politique.

Toutefois au cours des campagnes électorales, nous nous sommes cependant sentis heureux, très heureux d’être ivoirien surtout après le face-à-face historique entre les deux candidats arrivés au deuxième tour des élections : le président Laurent Gbagbo et le premier ministre Alassane Ouattara. Cette fierté fût cependant de courte durée.

Nous nous retrouvons avec un imbroglio politique sans précédent dans l’histoire de la Côte d’Ivoire à l’issu des élections présidentielles. Une guerre sans merci éclate et les exactions les plus indicibles sont commises sans discrimination, de part et d’autres. J’ai plusieurs fois échappé à des lynchages ou exécutions sur la base de ce que je ressemblerais à un ressortissant du nord ou sur la base de mon statut d’étudiant. Les choses étaient très tendues. La crise post-électorale a affecté toute la Côte d’Ivoire, chaque Ivoirien, mais particulièrement la jeunesse.

En effet, de part et d’autre de la ligne de front et des lignes de démarcations idéologiques étaient des jeunes. Dans les deux camps, les jeunes ont offert leurs poitrines pour ce qu’ils croyaient être le juste combat. Passés la crise, la division reste intacte au sein de la jeunesse et c’est à ce niveau que se situe l’objet de ma lettre.

Chers leaders politiques, je me suis permis de rappeler ces quelques événements sélectionnés de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire car ces événements vous rappellent certainement les tords, les douleurs, les horreurs et les amertumes qui ont été les vôtres individuellement ou à titre collectif au nom de votre engagement pour le bien-être de la Côte d’Ivoire.

Tous autant que vous êtes, vous représentez pour la jeunesse de grandes valeurs, des modèles, des références, de par vos brillantes carrières dans l’administration publique, au sein de la société civile, au sein des organismes internationaux, de par les nobles et justes combats que vous avez menés à titre individuel ou collectif pour un mieux-être des habitants de la Côte d’Ivoire.

Au nom de ces engagements donc, je me permets de vous poser la question suivante: êtes-vous certains, vue l’état actuel des choses, que vous laisserez un héritage durable dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire à la jeune génération? Je doute fort que la réponse soit positive.

Vous le savez mieux que moi. Une nation divisée, une nation dans laquelle les enfants, les jeunes n’ont pas une histoire commune, ne partagent pas les mêmes rêves et les mêmes aspirations, cette nation ne peut rien réaliser de durable. C’est malheureusement le cas de la Côte d’Ivoire. Les jeunes incarnent les divisions des ainés politiques ; divisions qui ont infligé à la Côte d’Ivoire les maux que nous continuons de traiter. Nous les jeunes ivoiriens, nous nous haïssons, nos propos sont teintés de fureur et cela me fait très peur. C’est écœurant de voir des jeunes se réjouir de la mort d’un autre jeune, ou d’un leader politique juste parce que celui-ci ne partage pas son opinion politique. Je crains que cette division ne nous plonge à nouveau dans une crise aux conséquences désastreuses et ainsi détruire les fruits de vos efforts. Chers ainés, chers leaders politiques, s’il y a une génération qui soit capable de faire quelque chose, c’est bien VOUS !

Chers aînés, nous savons tous autant que vous êtes que vous voulez le bonheur et le développement pour la Côte d’Ivoire. Pour ce faire, permettez-moi de vous adresser trois doléances dans l’intérêt supérieur de notre nation.

D’abord, je comprends et je sais combien de fois cette doléance est difficile, mais si j’ai choisi de vous le demander, c’est parce-que je suis foncièrement convaincu que vous en êtes capables. Permettez-moi de vous demander de vous réconcilier entre vous leaders politiques.

Si vous réussissez à vous pardonner mutuellement, au nom de la Côte d’Ivoire, ce serait le plus grand investissement, le plus grand service que vous auriez rendu à notre très cher pays. Je vous en conjure chers ainés, veuillez-vous réconcilier afin de voir vos fils et vos filles, vos petits fils et vos petites filles grandir dans une nation unie, dans une société de paix dans laquelle le militant du RDR et le militant du FPI, le militant de l’UDPCI et le militant de l’UDCI défendent côte à côte les intérêts de la nation dans l’amour, dans l’entente et dans la fraternité. En le faisant, vous libérez aussi la jeunesse, vous permettez à la jeunesse de se libérer, d’oublier les rancœurs et  de mettre son potentiel créatif, sa vigueur et son énergie au service de la construction d’une nation prospère et non pour la destruction de l’héritage que vous laisserez à vos petits frères. Chers leaders, je sais que ce n’est pas chose aisée. Je sais les tords que chacun d’entre vous, dans vos chaires comme dans vos esprits, avez endurés. Mais devrions-nous continuer de nous infliger des tords mutuellement sans que cela prenne fin un jour? Devrions-nous nous inscrire dans une logique de vengeance éternelle ? N’arrivera-t-il pas un moment où il faudra faire abstraction de toute cette douleur et telle une mère remplie de compassion dire « au nom de mes enfants, je pardonne » ? Et si ce moment était maintenant ? Et si vous étiez cette génération dont l’histoire devrait se souvenir en disant ; « ceux-ci sont les pères de la paix des braves, les pères de la véritable réconciliation des ivoiriens » ? Vous en êtes capables, nous en sommes capables.

Ma deuxième doléance, chers aînés, il s’agit d’une faveur que je vous demande pour la jeunesse ivoirienne dans sa grande majorité. Chers leaders politiques, je vous demande au nom de la jeunesse ivoirienne de créer toutes les conditions idoines afin de former la jeunesse. Veuillez permettre à la jeunesse de libérer son potentiel créatif. Les jeunes ivoiriens que je connais, que je côtoie, dans leur grande majorité sont compétitifs à l’échelle mondiale, ils sont brillants, ils sont capables de réaliser des exploits s’ils reçoivent la possibilité d’affiner, d’affûter et d’exprimer leurs talents. Veuillez ouvrir de grands centres de formation techniques, veuillez assainir le milieu de l’éducation des pratiques néfastes de la corruption et des abus, veuillez redynamiser l’école ivoirienne et encourager tous les jeunes ivoiriens à étudier, à se former, à s’approprier toutes les opportunités de formation disponibles, veuillez ouvrir de grands centres de formation aux métiers de la technologies, veuillez offrir des bourses d’études aux jeunes afin qu’ils aillent étudier les technologie, acquérir des compétences et qu’ils retournent pour apporter ces connaissances à l’édification de la prospérité de notre nation.

Enfin, je vous en supplie, veuillez encourager l’expression de la créativité des jeunes ivoiriens. Nous sommes capables de réaliser des exploits je vous en conjure. Nous sommes conscients des grands efforts que vous fournissez pour le développement de notre pays chers ainés, nous en sommes conscients et nous vous en sommes entièrement reconnaissants. Nous vous demandons donc d’encourager l’expression de la créativité des jeunes en Côte d’Ivoire. A ce propos, permettez-moi de vous raconter une anecdote qui m’a donné de l’apkouo* ; en 2008, des jeunes étudiants ivoiriens avaient réussi à fabriquer du chocolat qu’ils emballaient et vendaient dans des emballages aluminiums. C’était une fabrication artisanale et ce produit était largement prisé dans les rues de la capitale abidjanaise. Ce produit était parvenu à faire mentir les personnes qui disaient que l’ivoirien ne consomme pas le chocolat. Ce produit se vendait comme de petits pains. Cependant, ma douleur fût atroce lorsqu’une répression sans pareille fût menée contre ces jeunes ; leurs produits saisis, certains arrêtés ou bastonnés par la police. Comme conséquence, cette initiative a complètement disparût. Si l’on avait pu procéder autrement, Dieu seul sait, aujourd’hui, dix ans après, peut-être qu’ils auraient conquis toute l’Afrique avec des produits « made in Côte d’Ivoire » et une bonne partie de notre cacao serait ainsi transformée avant d’être exportée.

Chers ainés, les exemples de répression et d’étouffement de l’expression du talent et de la créativité des jeunes sont légions, je vous en conjure, veuillez encourager les initiatives des jeunes, veuillez recycler les jeunes qui utilisent leurs talents de manière destructrices à canaliser ces énergies et ces talents pour la créativité an faveur du développement de notre pays.

Je vous ai peut-être ennuyé, je vous ai peut-être offensé ou encore réveillé une douleur que vous aviez oubliée. J’espère que vous pardonnerez ma naïveté.

Au plaisir de vous écrire pour célébrer vos actes d’héroïsme pour la paix, le développement et pour la Côte d’Ivoire.

 

*Apkouo : mot Agni, sentiment d’amertume mêlé d’impuissance face à une situation. Je n’ai pas trouvé un mot français qui puisse traduire fidèlement l’amertume que j’ai ressenti.

 

September 19’, a huge legacy for the youth of Côte d’Ivoire!

Verbal and physical violence among the youth in Côte d’Ivoire is the indicator of the next huge problem if nothing is done against it!

On September 19’ 2016, I was at the gate of University Teaching Hospital –CHU– of Cocody when I saw people rushing inside the Health Institute. Having seen much of this for more than a decade, I am accustomed to not giving to panic easily. I enquired what was happening. It turned out two rival student unions of the Félix Houphouët Boigny University of Cocody armed with stones and other cold weapons were fighting each other.

“This is our legacy, we the youth of Côte d’Ivoire” I thought, powerlessly.

On September 19’ 2002, a rebellion broke out in Côte d’Ivoire. Armed men, reportedly trained in neighboring Burkina Faso attacked two major cities of Côte d’Ivoire. Bouaké in the Center and Abidjan the Capital city in the South, were their primary targets.

That day marked a turning point in the history of Côte d’Ivoire. In fact, though the then loyal forces succeeded to fight back the then attackers in Abidjan, Bouaké and other major cities in northern, central and western Côte d’Ivoire were besieged for more than half a decade. The country was divided in several zones: a rebel zone and a loyal (government) zone separated by a buffer zone held by international forces; the UN Blue Helmets and the French army.

Subsequent developments led to major violent fights, meetings, demonstrations and attacks with thousands of young people involved in each side of the divide.

On one side was the Patriotic Movement of Côte d’Ivoire – MPCI – led by a former student leader Soro Guillaume, the first rebel movement which attacked the country. On the other side was the “Jeunes Patriotes” led by another former student leader Blé Goudé which purportedly was defending the country from a “foreign attack”. Both were close friends.

The war caused the internal displacement of millions of people and recorded thousands of casualties. Major disruptions were observed in an already fragile education system. Schools were overcrowded as displaced students added-up to students in schools under government control. An endless series of demonstrations and strikes marked academic years. Students were almost always called into the street to demonstrate and chant against decisions made as part of international negotiations to end the war. Those demonstrations were opportunities to abuse and threaten foreigners, northerners and then opposition leader Alassane Ouattara.

To say the less, whereas thousands of young people were witnessing indescribable atrocities and being recruited into the war in rebel zones, their counterparts in government zones were being initiated to hatred, in both side at the expense of their education and socialization. This is the “generation of shock”, a post traumatic generation of young people who act and react only to violence. A whole generation of young people in Côte d’Ivoire is prone to violence. A 2010 post-election which claimed 3000 lives was but a slight demonstration of the level of cynicism the youth in Côte d’Ivoire are up to.

Verbal and physical violence among the youth in Côte d’Ivoire is the indicator of the next huge problem if nothing is done against it!

Constitution, si le Président Ouattara pouvait m’accorder une minute

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Cher maître,

Depuis nos échanges portant sur l’actualité politique et sociale de notre pays, la Côte d’Ivoire, je n’ai cessé de réfléchir à cette citation : « L’histoire est truffée des erreurs commises par les Etats et les Princes ». Ayant récemment lu son autobiographie, je comprends cette admiration révérencielle du monde entier pour ce personnage, Benjamin Franklin. Lui qui a été le précurseur de nombreuses sciences modernes, lui qui a fondé l’Université de Philadelphie, alors qu’il n’avait reçu d’éducation formelle que deux années de cours primaires équivalent de notre CP2 (Cours préparatoire de deuxième année). Benjamin Franklin fait partie des « Founding Fathers », ces bâtisseurs de l’union des 13 colonies de l’Amérique du Nord devenue les Etats-Unis d’Amérique, l’un des rédacteurs de la constitution la « plus infaillible » au monde.

Cher maître, vous savez mon admiration pour la prose et pour les belles lettres, ce qui justifie souvent mes digressions. J’aimerais, comme cela a toujours été le cas, partager avec vous mes réflexions, cette fois-ci sur le projet d’amendement de la constitution de la Côte d’Ivoire.

Cher maître, j’étais en classe de 6e au Lycée Moderne d’Arrah lorsque pendant les congés de Noël, alors que  je rêvais innocent, d’une bouteille de Coca-Cola pour le réveillon, nous apprîmes que la Côte d’Ivoire avait subi son premier coup d’Etat. Un coup d’Etat ? Je n’en avais qu’une idée vague. L’on m’expliqua que le président Henry Konan Bédié avait été évincé du pouvoir. J’ai vu des gens jubiler à la télé et dans la rue au village,  disant que les conditions de vie des populations allaient s’améliorer.

Mon grand-père, le vieux Djakwadja, vous l’avez connu, s’exclama que le monde « s’était cassé ». Il voulait dire que les choses n’allaient plus être comme auparavant. Lui, il comprenait ce qui venait de se passer, mieux que les intellectuels, jubilant, naïfs. En effet, depuis cet épisode, la Côte d’Ivoire en a vu, des vertes et des pas mûres.

Aujourd’hui, l’une des personnes que toute une génération a été éduquée à « haïr » est aux commandes de la Côte d’Ivoire. Cher maître, l’une des choses que je retiens de vous, c’est de dire la vérité, en toute circonstance. Nous l’avons fait, nous avons scandé, innocents, des slogans, à tort ou à raison…chacun répondra au tribunal de sa conscience.

Cher maître, j’ai aussi appris plus tard du sage, à ne jamais haïr ni aimer une personne selon l’opinion d’une autre personne. J’ai entendu de mes oreilles, j’ai vu de mes yeux, je me suis battit une opinion libre de la personne. Beaucoup de ce que j’ai entendu n’est en réalité pas vrai.

Si je pouvais chuchoter au Président, si le Président Alassane Ouattara pouvait m’accorder une minute de son temps, et si je pouvais lui demander une seule chose, je lui aurais suggéré de surseoir au projet d’amendement de la constitution, de se concentrer au travail remarquable de reconstruction et de construction déjà entamé, de créer les conditions d’une réconciliation « vraie » entre les ivoiriens, de communiquer suffisamment sur la nécessité de modifier notre texte fondamental, défectueux d’ailleurs. Il pourra ainsi laisser son successeur se soumettre à cet exercice assez difficile. Cher maître, je ne doute en aucun point de la bonne foi du Président Ouattara, même si on se trompe souvent de « bonne foi », en politique. Je sais que le chef porte le sobriquet de « brave-tchê » et c’est à raison.

Cher maître, vous savez ? Dieu, l’Eternel des armées a demandé à son fidèle serviteur David de laisser la construction de son temple à son fils Salomon qui lui succéderait, c’était bien pour lui éviter un « procès » de plus. Il en avait suffisamment eu. Cher maître, la langue a des limites. Je veux parler du « procès sans fin de l’histoire ». Cher maître, le temps n’était pas favorable.

Ce que je veux dire trouve sa justification dans le contexte actuel du pays. Une décision en démocratie n’est valable qu’à travers l’expression libre des opinions  contradictoires du peuple. Or cher maître, vous me l’avez dit, « il n’y a plus de contradiction, au parlement. Le peuple n’y est pas suffisamment représenté en termes d’opinions. »  

Le contexte ne s’y prête pas. La réconciliation coûte chère, souvent notre amour propre, souvent une douleur atroce, souvent des nuits blanches et des cauchemars, souvent des palpitations et des céphalées, souvent des honneurs et gloires, souvent une trahison, mais pour le destin d’une nation, cher maître, aucun sacrifice n’est de trop.

Permettre à la Côte d’Ivoire de jouir durablement des grandes infrastructures et de la croissance en cours convient d’opérer le SACRIFICE TRÈS DOULOUREUX, pour un Chef, de trahir une promesse, ici le sacrifice du projet de modification de la constitution et son report à des temps plus favorables.

La réconciliation est ingrate. Elle vaut cependant bien des sacrifices quoique.

Alors, cher maître, si le Président Ouattara pouvais m’accorder une minute, je lui aurais chuchoté de ne pas donner raison à Benjamin Franklin.

HISTORY PRIDE AS HINDRANCE TO EVOLUTION: President Obama touring for a Better World

 “There is a degree of insomnia, of rumination, of the historical sense, through which something living comes to harm and finally perishes, whether it is a person or a people or a culture.” Friedrich Nietzsche2016-03-21T161239Z_969554041_TB3EC3L190TCR_RTRMADP_3_USA-CUBA

According to Myles Munroe, pastor and motivational speaker, nothing is more disastrous to progress than one’s past achievements. This is not true only for individuals. But it relates also to many human societies and entire people.

In this post I intend to consider, in the light of President Barack Obama’s recent tour to “bury the last remnants” of both WWII and the Cold War, analyze the concept of History Pride or in Nietzsche’s terms the “insomnia (…) of the historical sense.”

The world would have undoubtedly been a better place if in the course of history world leaders were bold enough to abandon their pride tied to their achievements or positions, looked forward to the future of mankind, and made some important decisions to heal the wounds and bury the last remnants of such catastrophes and humiliations as Hiroshima, the Bay of Pigs, Dien Bien Phu, or the Gulf of Tonkin.

Cuba: The battle of our fathers might be ours; however it shouldn’t be our daughters and sons.

In March 2016, President Barack Obama made a giant step as the first American president to visit Cuba since 1928. As a matter of fact, the United States of America placed a sanction on Cuba after the American Army was defeated by the then communist-savvy leader Fidel Castro in the Bay of Pigs in 1960. The ban on the Cuban sugar, the country’s then most important economic resources has lasted fifty-six (56) years, one of the longest American sanctions on any modern country according to Tharawat Magazine.

The importance of President Obama’s visit to Cuba was not only about an American president visiting Cuba, but it was more about the courage, the boldness in making such a decision when faced with tough opposition from a vast majority of the American and Cuban people. As a matter of fact, many other American presidents could have lifted the sanctions on Cuba long before Obama, especially as the United States of America has known eight (8) Presidents since the sanctions were imposed on Cuba in 1960. They did not, although the Cold War ended three decades ago. The reason is simple; inherited feuds, history pride, the idea of the “battle of our fathers is ours.”

The drawbacks of this feud between the world largest economy and the Caribbean’s largest island have cost expensively on both sides and for mankind in general. One simple example of the cost of this sanction is the lost opportunity of collaboration between Cuban medical practitioners (among the best in the world) and their Western, especially their American, counterparts, having the best medical and technological infrastructures. Many inventions and discoveries could have been made and some of the pandemics and diseases the world has faced may have been avoided.

Another example is the lack of modern and technological infrastructure in Cuba. The country was ranked the 79th country in terms of Internet penetration in 2012, whereas the people could have benefited from their giant neighbor, the United States of America, the fatherland of all technological breakthroughs. Other equipment and infrastructures, including cars, houses, and roads are unlike other Latin American countries, old, outdated, and in poor conditions. To put it in an exotic context, a favorite tourist site says Cuba gives the impression of “(…) a country frozen in time.”

However, realistically, this freezing means Cuban families living in the USA have not been able to travel back to their country, millions of people living in poverty, a lack of real opportunities for the youth, a lack of basic freedoms for the people, and Americans not being able to spend their holidays on the lovely Varadero and Cayo Coco beach resorts and other Cuban attractions.

“Burying the last vestiges of the cold war” requires a strong and courageous leadership, a president bold enough to say that although the battle of my fathers is my battle, it shouldn’t be the battle of my daughters.

Vietnam: let’s take a step forward

President Obama also went on to “bury the last vestiges” of the Cold war while visiting Vietnam ten years after President Bush made it to Vietnam. Vietnam is another case of a country which suffered from the effects of human beings’ pride in their history. In the case of Vietnam beating two great world powers, France in 1954 and the U.S. in 1973, made its situation worse. France and the USA, two great world giants who had won WWII a few decades before, were defeated by a fragile, ill-trained, and poor army with outdated technology and weapons.

The following relationships were just history.

Once again improving American economic and strategic relationships with Vietnam is key to changing the lives of millions of Vietnamese. Although relationships between the U.S. and Vietnam were reestablished two decades after the war, in 1994 by President Clinton, much remains to be done in order to secure greater active diplomatic relationships between these two countries. The signing of the agreement to allow the American Peace Corps to volunteer in Vietnam will contribute to positively impact the lives of thousands of people and President Obama’s visit to Vietnam is a key landmark for the development of Vietnam.

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Hiroshima: burying the last remnant of WWII

On May 27, 2016, President Obama became the first sitting president to visit Hiroshima, Japan since the end of World War II. Here again, it required a great and strong leader with the ideal of a peaceful world to visit Hiroshima. As a matter of fact, Hiroshima the symbol the “Atomic Age Horror” needed such a visit to heal definitively. Meeting with the last living victims of the Hiroshima bombing was a giant step, a step that required a president whose view and sense saw the opportunity to repair the mistakes of our fathers and thus build a world free of grudges and fear for our children.

In the face of current challenges, strong and courageous leaders like President Obama are needed in order to make the world a haven of peace.

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Many vestiges and history pride remain to be buried and I am hopeful that President Obama will continue his efforts and extend them to Zimbabwe and North Korea, and that other world powers will follow the good example.

LA PAIX, CE VAIN MOT

LA PAIX, CE VAIN MOT

« Mais il a du culot, ce jeune homme, qui ose s’attaquer à la pensée du père fondateur. »

Le Président Félix Houphouët Boigny, l’un des bâtisseurs de l’Afrique moderne a laissé à la Côte d’Ivoire un grand héritage, riche, coloré et lourd. Les infrastructures, les institutions, les ressources humaines et financières étaient énormes à sa mort en 1993.

Toutefois, s’il y a un pan de cet héritage auquel il tenait plus que toute autre chose, c’était bien la paix. Il l’a dit lui-même « la Paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement ». Et comme pour le démontrer, il  s’est lui-même investi à résoudre de grands conflits tant sur le continent africain qu’à l’extérieur de l’Afrique. Nous savons le grand rôle qu’il a joué notamment à l’abolition de l’apartheid en Afrique du Sud ainsi qu’à la recherche de solution au conflit entre Israël et la Palestine.

En Côte d’Ivoire, il a prôné le dialogue et la conciliation comme modes privilégiés de résolution  des conflits. Il a évité ainsi, de son vivant, à la Côte d’Ivoire d’énormes périls. Toute chose qui a contribué à positionner ce pays au rang des nations du tiers monde les plus avancées et les plus prospères ;  convoitée et respectée par de nombreux peuples. La Côte d’ivoire est aujourd’hui le pays africain  dans lequel l’on trouve la plus forte communauté libanaise, sans évoquer que le tiers des habitants de la Côte d’Ivoire est d’origine étrangère.

Cependant, ce leadership de « poigne » par lequel il a su jeter l’ancre lorsqu’il le fallait et avoir le vent en poupe pour faire avancer le navire Côte d’Ivoire, malheureusement, il n’a pas su le transmettre. Et le navire tangua. Le syndrome de la succession des leaders charismatiques ne va pas épargner la Côte d’Ivoire.

A sa mort, une guerre fratricide et sanglante va s’éclater entre ses différents successeurs au trône et à peine six ans après Houphouët, la Côte d’Ivoire va connaitre son premier coup d’Etat réussi. C’était l’ouverture de la boite de pandore, et mots pour maux, l’héritage d’Houphouët sera bafoué, violé, bombardé, trainé dans la boue, déchiré… Comme des éléphants, en se battant, le peuple et le pays tout entier ont pris des coups, énormes et sérieux. Même la paix, notre « précieux » va voler en éclat.

Et sans vergogne, tout en élargissant le gouffre chaque jour, tous se réclament Houphouëtistes, dignes successeurs du père fondateur, sans jamais accepter de sacrifier leurs ambitions sectaires et individuels pour recoller les morceaux brisés de la paix, devenue ce vain mot…